18/10/11 | Jean-Claude LEWANDOWSKI, Les Echos
lundi 24 octobre 2011
Elle figure régulièrement en tête des institutions françaises au classement de Shanghai. Certes, en apparaissant au 41 e rang, l’université Pierre-et-Marie Curie (UPMC) est encore très loin de rivaliser avec le MIT ou Cambridge. Il n’empêche : elle entend y jouer sa partition et imposer sa marque. La récente médaille Fields de Cédric Villani, qui y dirige l’institut de recherches en mathématiques Henri-Poincaré, y contribue. L’UPMC attire plus de 7.000 étudiants étrangers sur un total d’environ 32.000 inscrits. Elle multiplie également les programmes délocalisés : on en compte 28 aujourd’hui, au Vietnam, au Liban, en Egypte... Côté recherche, 450 accords de partenariat ont été conclus, qui débouchent sur des publications communes. L’UPMC aligne ainsi 200 doctorants « co-encadrés » avec une institution étrangère. Et elle reçoit chaque année 300 enseignants-chercheurs internationaux. Pour aller plus loin, l’UPMC n’entend pas installer de coûteux campus à l’étranger, mais table plutôt sur des accords de partenariat et des échanges. « Il faut que dans chaque discipline, nous ayons au moins un cursus en anglais », indique Serge Pfida, vice-président international. L’UPMC souhaite accroître le flux des étudiants qui effectuent une mobilité à l’étranger.
S’inscrire d’emblée dans la compétition internationale et y figurer aux toutes premières places : c’est l’ambition affichée par la Toulouse School of Economics (TSE), fruit d’un essaimage de l’université de Toulouse. La TSE est déjà classée au 11 e rang mondial (et au 3 e en Europe) pour ses travaux de recherche par l’université du Connecticut. Elle est classée numéro un dans le monde pour ses publications en économie de l’information et deux en économie industrielle. Raisons de ce succès ? La Toulouse School of Economics reprend certains des ingrédients qui font le succès des institutions les plus cotées : un solide contingent d’étudiants étrangers (de l’ordre de 30 à 40 % de l’effectif), un enseignement totalement en anglais, des liens étroits avec les entreprises et un corps professoral de très haut niveau. Sans oublier des moyens financiers conséquents : sa fondation, soutenue par les entreprises et les pouvoirs publics, dispose de 77 millions d’euros. Elle peut ainsi embaucher des professeurs prometteurs venus d’universités de premier plan telles que Yale, le MIT ou Stanford. Ne lui manquent encore que des locaux dignes de son statut. Ce sera chose faite en 2013 : l’école devrait alors prendre possession d’un tout nouveau siège. De quoi, comme le souhaite Jean Tirole, président de la fondation de l’école « hisser durablement TSE parmi les meilleurs départements d’économie au monde ».
L’université de Strasbourg place forcément l’Europe en tête de son agenda. « Une priorité, compte tenu de notre implantation au coeur de l’espace rhénan », note Anne Klebes-Pélissier, vice-présidente chargée des relations internationales. Forte de 42.000 étudiants, la plus grande université française est l’une des premières utilisatrices des échanges Erasmus : en 2009-2010, elle a accueilli près de 700 étudiants étrangers et en a envoyé 524 hors de France. Elle est aussi un membre actif du réseau Eucor, qui offre de nombreuses pistes de mobilité en Europe. Au total, elle aligne une vingtaine de diplômes en partenariat. Sa « business school », EM Strasbourg, est l’une des plus ouvertes sur l’Europe. Et elle cultive ses relations avec l’Allemagne, premier pays d’origine de ses étudiants étrangers. Ce goût pour l’international tient aussi à l’histoire même de l’institution : fruit de la fusion de 3 universités strasbourgeoises, elle a hérité d’une multitude de partenariats mais mise à présent sur une ouverture « raisonnée » à d’autres régions du monde.