dimanche 22 avril 2007
Henri-IV - Le lycée des premiers de la classe Source : © le point 04/04/05 - N°1699 - Page 132 - 2155 mots Le système scolaire va mal, mais Henri-IV, qui reste le meilleur lycée de France, parvient encore à améliorer ses résultats. Enquête sur le fonctionnement particulier de cette institution, quintessence de l’élitisme républicain.
Marie-Sandrine Sgherri
Imaginez une cité scolaire où les 2 500 élèves n’ont ni infirmière ni assistante sociale, s’entassent à plus de 35 par classe au collège, plus de 40 au lycée. Faute de place, des préfabriqués, vieux de vingt ans, s’empilent dans la cour, et les lycéens ne disposent même pas d’une salle de permanence. Un enfer où chaque incident peut dégénérer ? Non. Un couvent, plutôt, où sitôt passé les portes règne un calme studieux : on entend au loin les notes d’un piano. Dans le cloître, emmitouflée dans un manteau, une jeune fille lit sur un banc. Cet établissement improbable existe bel et bien. Nous sommes au lycée Henri-IV. Plus qu’un grand lycée, Henri-IV est un symbole, incarnant à lui seul la méritocratie républicaine. Depuis un siècle, on y cultive avec bonheur l’excellence : la liste des anciens résume l’histoire intellectuelle du XXe siècle et, pour son centenaire en 1996, le lycée a pu réunir pour une séance de dédicaces 80 écrivains, tous anciens élèves.
Ailleurs, il n’est question que d’échec scolaire, de défaite de la pensée et de malaise des profs. Mais derrière les murs classés, tout respire le bonheur d’enseigner et d’apprendre. Pourquoi ? L’établissement est-il un modèle ? Un anachronisme ? Comment s’y prend-on pour faire de gamins d’aujourd’hui des premiers prix au Concours général ?
La fabrique de l’excellence commence ...
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